Femme, vie, liberté : révolution à l’iranienne

Aux Etats-Unis, des personnes manifestent après la mort de Mahsa Amini ©AFP - Yuki IWAMURA
Aux Etats-Unis, des personnes manifestent après la mort de Mahsa Amini ©AFP - Yuki IWAMURA
Aux Etats-Unis, des personnes manifestent après la mort de Mahsa Amini ©AFP - Yuki IWAMURA
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480 morts et 16 800 arrestations en deux mois. Tandis que le slogan "Femmes, Vie, Liberté" résonne dans l'hémicycle à quelques jours de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, Téhéran passe un nouveau cap vers l’arme nucléaire annonçant produire de l’uranium enrichi à 60 %.

Avec
  • Farid Vahid Co-directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès
  • Clément Therme Chargé de cours à l’université Paul-Valery de Montpellier
  • Azadeh Kian Professeure de sociologie, directrice du département de sciences sociales et du CEDREF à l'Université de Paris
  • Héloïse Fayet Chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et coordinatrice du programme de recherche sur la dissuasion nucléaire et la prolifération.

La révolution en Iran a les cheveux au vent et la liberté en bandoulière, éclaboussée du sang des victimes d’un régime qui n’a d’autre réponse aux aspirations de sa population que la répression, la prison, la mort. Voilà plus de 2 mois qu’une jeune Kurde de 22 ans était assassinée à Téhéran par la brigade des mœurs pour tenue jugée incorrecte. La révolution à l’iranienne, celle qui enflamme cette 3ème génération depuis l’installation du régime des ayatollahs en 1979, cette révolution a aussi le regard doux d’un petit garçon de 10 ans, Kian, mitraillé par des miliciens, sans raison, dans la voiture de ses parents, dans une petite ville du sud.

Dans un pays en plein marasme économique, où près de 50% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, où la bureaucratie prolifère dans un climat de corruption généralisée, la protestation a gagné tous les milieux, même les commerçants du bazar des grandes villes. Les universités sont en grève, les étudiants narguent les mollahs dont ils arrachent le turban dans la rue. Dans les régions périphériques, au Kurdistan comme au Baloutchistan, la colère s’ajoute à des griefs anciens, religieux et ethniques.

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Les Enjeux internationaux
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Jusqu’à quand, jusqu’où la société iranienne peut-elle défier le pouvoir ? Le régime ultraconservateur se cramponne à l’appareil sécuritaire. Quels sont les facteurs qui pourraient l’ébranler, le diviser jusqu’au sein du clergé ? Une opposition politique pourrait-elle prendre forme ?

Durcissement à l’intérieur, raidissement anti-occidental. L’Iran refuse les propositions européennes pour ranimer l’accord sur le nucléaire et annonce le franchissement d’un nouveau seuil dans la production d’uranium enrichi. Pourquoi maintenant ? Fournitures d’armes à la Russie, contrat pétrolier avec la Chine – ces 2 pays refusent de s’associer à la condamnation de l’Iran aux Nations-Unies.

Téhéran au cœur du nouvel axe contre l’Occident ?

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