Pourquoi marche-t-on ?

"La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées : je ne puis presque penser quand je reste en place ; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit."

Cette affirmation de J.-J. Rousseau dans les Confessions livre IV révèle le rôle primordial de la marche dans la formation de la pensée humaine. Que ce soit seul, en groupe, ou accompagné d'un animal, comme dans la transhumance qui redevient à la mode aujourd'hui et que Stevenson avait théorisé dans son Voyage avec un âne dans les Cévennes. Randonneurs plus ou moins expérimentés ou simples promeneurs, il semblerait que plus, on se concentre autour des grandes villes, et plus on redécouvre les plaisirs de la marche. Ainsi, en 2000, on comptait 180 000 km de sentiers balisés, entretenus par 7 000 bénévoles affiliés à la Fédération française de randonnée pédestre, qui vend 300 000 topo-guides par an à environ dix millions de marcheurs français…

En savoir plus : Marcher, une histoire des chemins

"Qu’est-ce que ce geste de mettre un pied devant l’autre ?"

Tout cela ne nous dit pas, dans le fond, ce qu'est la marche. Antoine de Baecque nous propose ainsi de revenir à ses fondements historiques, à l'action physique qu'elle constitue, voire à ses principes scientifiques et philosophiques. Célébration de la lenteur, expérience de l'immensité du temps et de l'espace ? Compétition ou jouissance de l'instant ?

• Les invités : Antoine de Baecque, historien et critique de cinéma, auteur d'Histoire de la marche publié aux éditions Perrin en 2016, puis chez Pocket en 2019, mais aussi de Ma transhumance publié aux éditions Arthaud et de La traversée des Alpes : essai d’histoire marchée publié chez Gallimard.