Grève à la BNF : symbole de la précarité de la recherche ?

Devant l'entrée de la BNF, dans le XIIIe arrondissement de Paris ©Maxppp - Manon Cruz
Devant l'entrée de la BNF, dans le XIIIe arrondissement de Paris ©Maxppp - Manon Cruz
Devant l'entrée de la BNF, dans le XIIIe arrondissement de Paris ©Maxppp - Manon Cruz
Publicité

Depuis début mai les salariés de la Bibliothèque Nationale de France, à Paris, font grève contre une restriction des droits d'accès aux documents par les lecteurs. Premiers touchés par cette mesure : les chercheurs déjà durement éprouvés par la précarité généralisée dans l'université française.

Se laisser naviguer au gré des bibliographies, des références, feuilleter, saisir un passage, un nom, un concept, attraper une note de bas de page qui nous emmènera encore ailleurs… Ce serait donc cela la différence entre chercher, et juste lire des livres selon l’écrivain Éric Vuillard, interrogé par notre confrère du quotidien l’Humanité lors d’un rassemblement de soutien de nombreuses personnalités à la grève perlée qui touche la Bibliothèque Nationale de France.

Entamée il y a déjà plusieurs semaines, ce mouvement fait suite à l’annonce d’une réduction drastique des plages de communications des ouvrages aux lecteurs. Service offert aux usagers 8 heures par jour jusqu’en mars, il n’est disponible que 3 h 30 désormais…

Publicité

Cette annonce a réveillé la colère : pétition, manifestation, hashtag #BNFGate sur les réseaux sociaux, tribune de soutien paraphée par 350 signataires de haut rang et de nombreuses sociétés savantes…

Accusée de privilégier les projets vitrines, au détriment de ses missions premières, la direction réfute.

Faut-il dès lors voir dans cette réforme un renoncement au service public, quand dans le même temps, la fréquentation des salles de lecture baisse ? Ou finalement, cette contestation n’est elle pas le symptome d’un mal bien plus large : la précarisation de la recherche française ?

On en parle avec deux invitées : Nathalie Sage-Pranchère, chargée de recherche au CNRS, chartiste, présidente de l'association des lecteurs et usagers de la BNF ; Adèle B. Combes, neurobiologiste, autrice d'une enquête sur la précarité universitaire : Comment l'université broie les jeunes chercheurs (Autrement, 2022).

BNF : après plus d'un mois de grève, la mobilisation ne faiblit pas, article de Télérama

« Madame la Présidente de la Bibliothèque nationale de France, votre réforme est un échec », tribune des salariés de la BNF signée par 350 acteurs du monde culturel et universitaire

«Jour du dépassement universitaire»: «A partir de mercredi, tous les enseignements seront faits en dehors du service officiel des titulaires», article de Libération

Enseignants-chercheurs : « Moins il y a de moyens, plus le climat se dégrade, plus la sélection sociale est poussée », tribune de chercheurs publiée dans Le Monde

L'équipe