Miss.Tic : "Sur les murs les gens me répondent : laissez-moi votre numéro"

Miss Tic pose à côté de l'une de ses oeuvres dans son atelier, le 31 janvier 2006 à Paris. ©AFP - BERTRAND GUAY
Miss Tic pose à côté de l'une de ses oeuvres dans son atelier, le 31 janvier 2006 à Paris. ©AFP - BERTRAND GUAY
Miss Tic pose à côté de l'une de ses oeuvres dans son atelier, le 31 janvier 2006 à Paris. ©AFP - BERTRAND GUAY
Publicité

Née à Montmartre, l'artiste Miss.Tic est une valeur sûre parmi les artistes du Street Art. On l'entend ici au micro de Karel Guy dans une émission radiophonique intitulée "Miss.Tic, Paris sous les bombes", un volet des "Nuits magnétiques" diffusé la première fois en juillet 1998.

Avec

Connue pour ses silhouettes de femmes brunes, sexy et poétiques graffées au pochoir sur les murs de Paris, l'artiste Miss.Tic, disparue en 2022, était en 1998, invitée des "Nuits magnétiques". Cette année-là, ses peintures, réalisées au pochoir et à la bombe aérosol qui décoraient la capitale, étaient déjà depuis longtemps familières aux Parisiens. Tatouages énigmatiques, exclusivement féminins, ou presque : des filles sexy avec toute la panoplie, robe fourreau, décolleté, porte-jarretelles… Et des phrases lapidaires, jouant sur les mots et les murs, balises poétiques des petits-matins de Paris : "J'aime l'inconnu et les inconnus", "Fais de moi ce que je veux", "Je laisse à désirer", "Suivre son désir pour ne pas le rencontrer"… ou encore, "J'ai des frissons tatoués sur la peau du souvenir".

"J'aime l'inconnu et les inconnus"

Miss.Tic revient sur la relation qui s'instaure par pochoirs interposés avec des passants : "Sur les murs les gens me répondent. Cela va de choses simples comme "je t'aime", "vous êtes mon poète préféré", "laissez-moi votre numéro de téléphone" ; ou alors des gens m'écrivent, m'envoient des poèmes, ils viennent me voir avec des albums photos des pochoirs."

Publicité

Elle lève l’ambiguïté sur l'origine de son travail : "Sur les murs je parle de moi, mais pas d'une façon égocentrique ou purement narcissique. Je parle de moi parce que chaque artiste 's'auto-portraitise'. Mais je parle au-delà de cela. Quand je suis descendue dans la rue j'étais dans une relation amoureuse vraiment difficile qui a été le révélateur de la démarche que j'ai entrepris. C'est mon exaspération que j'affichais avec une part un peu revendicatrice. Mais je ne règle pas un compte personnel, ce n'est pas mon roman personnel que je mets à la rue même si cela part de mes sentiments, de mes idées, de mes pensées."

Retrouver l'ensemble du programme Street Art, de la contre-culture au musée , proposé par Albane Penaranda

  • Production : Karelle Guy-Menine
  • Réalisation : Anne-Pascale Desvignes
  • Nuits magnétiques - Miss.Tic, Paris sous les bombes : pochoir radiophonique (1ère diffusion : 13/07/1998)
  • Edition web : Documentation de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

L'équipe